Une ville en tempête, mais un cap à tenir !

Pendant trois jours, le Conseil communal de Liège s’est réuni pour débattre d’un budget 2025 crucial pour l’avenir de notre ville.
Au cœur des discussions, une intervention m’a particulièrement marqué : celle de mon collègue Lucien Bodson, médecin, ancien chef de clinique des urgences du CHU, et ancien directeur de l’aide médicale urgente de la province en situation de catastrophe. Avec des mots justes, lucides et profondément humains, il a dressé un constat sans détour sur l’état de Liège… et sur notre responsabilité collective pour redresser la barre.
🔧 Stabiliser. 🔁 Reconstruire. 🌱 Relancer.
Trois étapes, un seul objectif : rendre à Liège sa force, sa dignité et son attractivité.
Merci Lucien pour cette prise de parole forte et merci à toutes celles et tous ceux qui, chaque jour, font vivre notre ville. 🙏
Texte complet de l’intervention de Lucien Bodson, conseiller communal à la Ville de Liège : « Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil communal,
Aujourd’hui, je vous propose de regarder la situation de notre ville avec les yeux d’un médecin confronté à une réanimation … ou d’un marin confronté à une tempête.
La ville de Liège est dans une situation de détresse aiguë, que personne ne peut nier. Tous les indicateurs sont au rouge : finances exsangues, services en tension, inquiétude croissante de la population. La Région wallonne a dû intervenir avec un plan de soutien, la convention « Oxygène », comme on place un patient sous ventilation artificielle ou comme on envoie une pompe de cale sur un navire qui prend l’eau.
Et c’est bien là la première urgence : empêcher le décès ou le naufrage.
Car si le bateau « Liège » coule, tout le monde coule avec lui — les familles, les commerçants, les jeunes, les plus fragiles comme les plus entreprenants. Aucun rêve de bien-être, de logement décent ou de plein emploi ne pourra se réaliser sur une épave.
Comme en médecine ou en mer, il faut respecter une ligne du temps stricte et lucide :
• Phase 1 : La survie. Stabiliser les fonctions vitales de la Ville. C’est le sens des mesures de redressement. Difficiles, parfois douloureuses, mais incontournables si nous voulons éviter l’effondrement total. Le professionnalisme de nos « travailleurs marins administratifs » est fondamental.
• Phase 2 : La reconstruction. Une fois la stabilité retrouvée, il faudra réallumer ce qui fait vivre une ville : sa dignité, sa sécurité optimale, son attractivité, sa capacité à créer des emplois et à loger décemment ses habitants.
• Phase 3 : Le bien-être durable. Le véritable objectif ne peut pas être seulement de survivre, mais de permettre à chaque Liégeois de vivre dignement, avec un emploi, un logement, des services accessibles et une vie collective apaisée.
Mais encore une fois : sans bateau, pas de cap. Sans stabilité, pas de futur.
Il faut donc prioriser. Maintenant. Ensemble. Avec clarté, responsabilité, et en n’oubliant jamais que chaque euro redéployé, chaque décision difficile, doit être pensée non comme un sacrifice, mais comme un investissement pour l’avenir.
Car on ne sauve pas une ville en gérant seulement sa comptabilité. On la sauve en se donnant, ensemble, un horizon. Et pour Liège, pour les Liégeoises et les Liégeois, cet horizon doit rester : une ville où il fait bon vivre, équitable, forte, attractive et fière.
Pour ces raisons, les Engagés voteront le budget 2025 en bonne conscience des difficultés qui nous attendent, mais ce sera aussi un vote réaliste et responsable comme déjà dit hier par notre chef de groupe.
Je vous remercie. »